La vaccination, geste civique
A titre personnel, je ne suis pas un farouche adepte de l'obligation.
Il est toujours préférable de convaincre plutôt que de contraindre. Ceci étant, si la pédagogie s'avérait toujours insuffisante, je ne serais pas choqué que le gouvernement rende la vaccination obligatoire.
Au-delà de ses convictions personnelles, chaque Français est confronté à un devoir moral. Nous avons à nous conduire en citoyens responsables. La sacrosainte liberté individuelle, érigée comme un dogme indépassable, a fracturé notre société en autant de bunkers individualistes.
Face aux rebonds à répétition d’une crise sanitaire et économique inédite, c’est pourtant de sens collectif dont nous avons urgemment besoin. Il y a peu encore, les vaccins étaient réclamés à cor et à cri. Désormais, alors qu’ils sont fiables, accessibles et gratuits, certains les dédaignent.
La situation actuelle, si fragile, laisse peu de place à la tergiversation. Seule la vaccination, et l’immunité collective qui ira de pair, permettront de sortir par le haut de la pandémie et de relancer durablement l’économie.
La liberté de chacun doit donc s’arrêter là où débute l’intérêt général. L’obligation de vaccination – assortie de quelques dérogations spécifiques, naturellement – n’aurait rien d’attentatoire à nos libertés.
A l’heure où l’on parle tant de recréer du lien, de refaire société, se plier, même de mauvaise grâce, à une ou deux piqûres, constitue un premier geste civique.
C’est devenu une banalité de l’asséner : au cours de l’histoire, nos aïeux ont enduré bien d’autres sacrifices pour asseoir la Liberté. La vraie.